Média inspirant, positif et engagé Franco-Suisse- Magazine Blogzine féminin qui donne l'envie d'oser !
27 Avril 2019
Par l'intermédiaire d'une association, Esther Narbaud-Mariacher, photographe, s'est rendue au Maroc. Elle y a rencontré des femmes migrantes subsahariennes, qui n'avaient pas encore franchi la mer.
Je voulais savoir ce qui les motivait pour entreprendre un voyage si dangereux. J'ai effectué mon premier séjour en janvier 2018 pendant lequel j'ai rencontré plusieurs femmes logées à Rabat par l'association.
Parmi elle, Nossiami, dont elle nous invite à découvrir l'histoire à travers ces quelques clichés....
Vivre en « forêt »
Les jours s’égrenaient comme si de rien n’était. Ou presque. En “forêt”, nom donné aux campements illégaux de migrants subsahariens clandestins au Maroc, Nossiami et sa petite fille avaient réussi à se créer un semblant de vie normale. Pour survivre, Nossiami s'était improvisée lavandière dans le système de débrouille du camp. Elle s'était installée en “forêt” avec l’espoir de rejoindre l’Europe, gage de sécurité et de liberté. Elle était arrivée presque deux ans auparavant, après s'être faite violée en plein désert, entre l’Algérie et le Maroc. Elle a tenté cinq fois de traverser la mer lorsqu’elle était enceinte.
Dans le camp, la police marocaine venait régulièrement la nuit pourchasser les migrants et détruire des cabanes, mais elle était généralement indulgente avec les femmes enceintes ou accompagnées d’enfants. Jusqu'à ce mois d'août où tout a basculé. Le campement a été méthodiquement détruit par la police.
Les jours passent et le rêve de l’Europe s’éloigne. Nossiami n’a plus d’argent pour tenter une nouvelle traversée. Accueillie dans une association à Rabat, capitale du Maroc, elle ne retournera pas dans son pays qu’elle a quitté pour fuir l’excision et un mariage forcé.
Esther Narbaud-Mariacher
Nossiami et sa fille occupent seules leur cabane alors que les célibataires se partagent une cabane à plusieurs.
Les photographies ont été prises en juin 2018, donc deux mois avant que la police marocaine ne détruise le campement.
Esther Narbaud - Photographies
Photographies documentaires, reportages photographiques, reportages photographiques migrants, architecture palestinienne, nazareth, femmes migrantes maroc